Le secteur textile réduit son empreinte toxique, mais pas encore suffisamment

Dans son document de référence portant sur l’exercice 2011, PPR (aujourd’hui Kering) écrivait : « En 2011, l’ONG Greenpeace, dans le cadre du lancement de sa campagne Detox, a mis Puma au défi d’éliminer tout rejet de substance dangereuse dans les eaux. La marque s’est engagée publiquement à supprimer les résidus toxiques de l’ensemble de sa chaîne de production, à l’horizon 2020. » Depuis, de nombreuses marques et enseignes de la grande distribution ont rejoint le mouvement Detox. Le 12 juillet dernier, Greenpeace Allemagne a publié un rapport faisant le point sur les avancées réalisées par quatre-vingts sociétés. L’association constate avec satisfaction que sept ans après le lancement de sa campagne, « toutes les marques signataires de Detox travaillent à l’élimination des 11 groupes prioritaires de substances chimiques dangereuses identifiées par Greenpeace, [… que 72 % d’entre elles] divulguent l’identité de leurs fournisseurs jusqu’aux niveaux 2 et 3 de sous-traitance [… et que] 72 % des marques […] déclarent être parvenues à éliminer complètement les substances chimiques per- et poly-fluorées ». Sous la pression de cette campagne et, par ricochet, de celle des grandes marques, la recherche s’organise pour trouver des alternatives moins polluantes, comme le note, le 15 juillet, Melody Bomgardner dans un intéressant article publié par le magazine américain Chemical & Engineering News. Elle y liste plusieurs techniques innovantes en dépit de la grande réticence des marques à payer davantage pour les matériaux qu’elles achètent. Mais Greenpeace souligne également que si la campagne Detox a fait évoluer les pratiques des entreprises leaders du secteur, « 85 % de l’industrie textile ne montre pas d’efforts suffisants ». L’association appelle donc les décideurs politiques à prendre le relais.