Une exécution reportée du fait de l’opposition d’un laboratoire à l’utilisation d’un de ses produits

Selon Amnesty International, 2 591 personnes ont été condamnées à mort dans le monde au cours de l’année 2017 et 993 exécutions ont été recensées au cours de la même année. Bien que les chiffres de la République populaire de Chine ne soient pas transmis par les autorités, ce pays reste celui où l’on estime le plus grand nombre de condamnations et d’exécutions. Aux Etats-Unis, 41 sentences capitales ont été prononcées en 2017 et 23 prisonniers ont été exécutés. Mais depuis quelques années, une pénurie existe dans ce pays pour les produits utilisés dans les injections létales, car les laboratoires pharmaceutiques sont de plus en plus nombreux à refuser d’associer leur image à cette pratique. Le 11 juillet dernier, quelques heures avant l’application de la sentence, l’Etat du Nevada a dû reporter l’exécution de Scott Dozier en raison d’une plainte déposée par le laboratoire Alvogsen, qui s’opposait à l’utilisation d’un de ses produits, le midazolam. Le laboratoire estimait en effet que ce produit avait été acquis illégitimement par le Département de l’exécution des peines du Nevada. Le midazolam est un puissant sédatif et doit être associé à deux autres substances (le cisatracurium et le fentanyl) dans un nouveau cocktail validé par l’Etat. Le midazolam avait été choisi quelques semaines auparavant pour remplacer un autre sédatif, le diazepam, en rupture de stock à la prison. Scott Dozier a été condamné pour meurtre en 2007. Il est détenu dans le centre pénitentiaire de haute sécurité d’Ely et n’a jamais fait appel de sa condamnation, car il considère, selon son avocat, qu’« une vie en prison n’est pas une vie ». Pour l’heure, l’application de la peine est suspendue pour une durée indéterminée.