La société d’audit KPMG soupçonnée d’être trop complaisante dans ses missions

Déjà sous le coup d’une enquête engagée par la SEC (Securities and Exchange Commission, l’autorité américaine des marchés financiers) pour fraude boursière présumée due à une sous-estimation de l’ampleur du passif financier de son activité d’assurance (GE Capital), le groupe General Electric est cette fois pointé du doigt par deux sociétés d’assistance aux investisseurs : Glass-Lewis et Institutional Shareholder Services (ISS). Dans ce cadre, les deux cabinets demandent à General Electric de mettre un terme au mandat de commissariat aux comptes qui le lie à la société d’audit KPMG depuis… 109 ans. Glass-Lewis et ISS estiment en effet que cette relation de « très longue date » a créé une proximité qui ne permet pas à KPMG de conserver le recul nécessaire pour mener à bien ses missions. La désignation d’un nouveau commissaire aux comptes pourrait favoriser la découverte de problèmes passés jusqu’ici inaperçus. Aussi les deux cabinets appellent-ils les actionnaires à voter contre le renouvellement du mandat de KPMG. La firme d’audit internationale est, par ailleurs, impliquée dans plusieurs affaires. Trois anciens employés de la commission américaine en charge du contrôle des activités des sociétés d’audit (Public Company Accounting Oversight Board) ont été soupçonnés, en janvier, d’avoir transmis à KPMG, après avoir été embauchés par la firme ou été le point de l’être, des documents confidentiels sur les plans de vérification de ses missions d’audit prévus par la commission entre 2015 et février 2017. En Afrique du Sud, KPMG est également soupçonnée d’avoir couvert les fraudes des entreprises de la famille Gupta, elle-même impliquée dans des relations obscures avec le président sud-africain Jacob Zuma (qui a démissionné en février et est accusé de corruption, fraude et blanchiment d’argent).