Pesticides : pour les ONG, le rapport de la mission parlementaire n’est pas à la hauteur des enjeux

Le 4 avril, la mission parlementaire d’information sur l’utilisation des produits phytopharmaceutiques a rendu public son rapport. Le document reconnaît la dangerosité de ces substances pour la santé et l’environnement. Pour autant, il souligne la complexité du sujet et le manque de données permettant de mesurer avec précision leurs effets. Aussi préconise-t-il d’accroître l’effort pour enrichir les connaissances dans ce domaine et, au plan européen, d’assujettir le renouvellement des autorisations aux effets observés. Le rapport insiste aussi sur le fait que le passage à une agriculture plus écologique demandera du temps et de l’argent et qu’il devra être abordé au cas par cas en fonction des filières, des territoires, des conditions de sol, etc. Il recommande surtout de promouvoir et de soutenir les bonnes pratiques et les solutions alternatives. La mission ne préconise aucune interdiction, à l’exception de celle de l’usage du glyphosate dans sa fonction dessicative (utilisation visant à déshydrater les plantes et à faciliter leur récolte), laquelle serait peu utilisée selon les acteurs concernés. Les associations écologistes dénoncent de leur côté la temporisation implicite de son interdiction totale, puisque le rapport se contente de reconnaître la nécessité « d’accélérer les travaux de recherche et de développement pour trouver des alternatives crédibles », alors même que le président de la République avait affirmé, en novembre 2017, que le glyphosate serait interdit dans trois ans au plus tard.