L’organisation de recherche World Resources Institute (WRI) a rendu publique, le 16 janvier, une étude sur la dépendance des centrales thermiques indiennes à l’eau de refroidissement et les risques afférents. Le rapport relève que 90 % des 478 centrales recensées dans le pays dépendent de l’eau douce pour leur refroidissement et que 40 % d’entre elles sont confrontées à des hauts niveaux de stress hydrique. Entre 2013 et 2016, quatorze des vingt plus importantes compagnies électriques du pays ont ainsi connu une ou plusieurs périodes de mise hors service en raison de la pénurie hydrique, ce qui aurait réduit leur chiffre d’affaires de 91 milliards de roupies (1,15 milliard d’euros). Par ailleurs, dans les régions de déficit hydrique, l’eau nécessaire au fonctionnement des centrales thermiques entre en compétition avec les autres besoins en eau. D’ici à 2030, 70 % des stations devraient connaître une augmentation de la compétition pour l’utilisation de l’eau avec l’agriculture, l’industrie et les villes. Cette situation génère également des risques pour les investisseurs, pour qui les centrales situées dans les régions sèches constituent des actifs échoués (stranded assets). Le rapport avance plusieurs recommandations : rendre obligatoire la publication de données sur l’utilisation de l’eau, déployer des technologies de refroidissement avancées, améliorer l’efficacité des usines, poursuivre l’ambition du pays dans le domaine des énergies solaire et éolienne. Sur ce dernier point, les engagements de l’Inde (un objectif de 40 % d’énergie issue de sources renouvelables d’ici à 2030) devraient permettre au secteur énergétique d’économiser 12,4 milliards de mètres cubes d’eau douce.