2018 commence très fort.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que la trêve des confiseurs aura été de courte durée. En cultivant les relations agressives et insultantes, Donald Trump continue de consterner et de scandaliser le monde entier. Mais en organisant l’opposition contre lui, il contribue peut-être aussi à favoriser l’unité. A ce titre, le « rapprochement diplomatique » entre les deux Corée en vue de la participation de la Corée du Nord aux Jeux de Pyeongchang constitue un élément de décrispation qu’il ne faut pas bouder. En 2018, l’opinion sera attentive à l’issue de plusieurs échéances électorales et aux tendances qu’elles confirmeront ou infirmeront, en particulier au Moyen-Orient (Irak, Egypte, Palestine), en Amérique latine (Brésil, Mexique, Venezuela…), en Europe (République tchèque, Italie, Bosnie-Herzégovine) et lors des élections à mi-mandat aux Etats-Unis. Les régimes autocratiques en Russie et en Chine devraient, quant à eux, permettre le renouvellement, sans trop de problème, des mandats de Vladimir Poutine et de Xi Jinping.

C’est dans ce contexte, toujours incertain et façonné par le « chacun pour soi », que va devoir se poursuivre la transformation des modèles économiques des entreprises qui souhaitent contribuer au développement durable des différentes communautés. Mais sur le terrain économique aussi, l’année a démarré en fanfare avec l’affaire Lactalis, une entreprise dont le style de gouvernance a démontré, si besoin était, que le manque de transparence était le meilleur porte-voix pour susciter les investigations et le rejet des parties prenantes. Dans d’autres secteurs (électronique, énergie…), les relations entre les entreprises et les différentes composantes de leur milieu se tendent également et trouvent leur expression dans les prétoires. La tendance devrait perdurer, voire s’accentuer, tant que la communauté économique (dans son ensemble) ne parviendra pas à démontrer de manière indiscutable que son objectif est d’aligner de manière effective ses intérêts sur l’intérêt collectif. Un enjeu de taille, car la tâche qui reste à accomplir est considérable, et qui doit, justement, inciter à plus d’ouverture et à l’intégration de toutes les parties concernées.