Les émissions futures de CO2 d’Opel : un passif inattendu que PSA ne veut pas payer à GM

Dans notre lettre du 10 octobre 2017 (IE n° 266), nous avions publié les principaux résultats de l’étude de la société de conseil PA Consulting, qui présentait les prévisions de rejets de CO2 de onze constructeurs automobiles européens à l’horizon 2021 et les amendes auxquelles certains d’entre eux étaient exposés s’ils ne parvenaient pas à atteindre les objectifs fixés par l’Europe en la matière. Dans cette étude, le cabinet soulignait que PSA, qui avait, au sein du panel, les meilleures chances d’atteindre ses objectifs dans sa précédente analyse, risquait désormais une amende de 700 millions d’euros. Cette évolution était due à l’arrêt du programme sur son futur véhicule hybride et diesel, mais aussi aux mauvaises performances d’Opel – récemment acquis auprès du groupe américain General Motors (GM) – en matière de rejets de CO2. Dans ce contexte et selon une information publiée le 28 novembre par l’agence Reuters, le groupe PSA envisagerait de réclamer plus de 500 millions d’euros à GM pour l’avoir induit en erreur sur la trajectoire réelle des émissions de CO2 d’Opel. Il n’est toutefois pas certain que PSA puisse facilement obtenir gain de cause auprès de GM, d’une part parce que dans son étude de 2016, PA Consulting soulignait déjà les probables difficultés qu’Opel aurait pour atteindre ses objectifs et, d’autre part, parce que la présidente de GM avait elle-même souligné que les coûts croissants en matière de régulation et de mise en conformité figuraient parmi les raisons conduisant le constructeur américain à se séparer de sa filiale allemande.