Près de trois semaines après l’annonce du ministre français de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, de mettre fin aux ventes de véhicules diesel et essence sur le marché français d’ici à 2040, le gouvernement britannique a annoncé une décision similaire le 26 juillet dans le cadre de son nouveau plan de lutte contre la pollution de l’air. Au début du mois de juillet, Bloomberg New Energy Finance (BNEF) avait indiqué avoir revu à la hausse ses projections en matière de vente de véhicules électriques dans le monde à l’horizon 2040. De fait, ces ventes devraient dépasser celles des voitures thermiques d’ici à une vingtaine d’années. Le parc de véhicules électriques pourrait ainsi représenter un tiers de la flotte mondiale en 2040, soit 530 millions de véhicules (en 2016, BNEF en prévoyait 406 millions). Cela provient surtout de la chute de leur coût de fabrication, plus rapide que prévue, et en particulier du coût des batteries lithium-ion qui a baissé de 73 % depuis 2010. En conséquence, 8 millions de barils de pétrole (10 % environ de la production mondiale actuelle) devraient être soustraits à la combustion automobile, la production de lithium, de cobalt et de manganèse devrait être multipliée par plus de 100 et la demande de graphite pourrait passer de 13 tonnes en 2015 à… 852 000 tonnes. Cette explosion de la demande pourrait toutefois ne pas être sans conséquences négatives sur l’environnement et les populations (voir IE n° 228 et IE n° 245).