Au Royaume-Uni, les contrats « zéro heure » suscitent des inquiétudes économiques

Dans les années 70, la chaîne de restauration McDonald’s a été la première société au Royaume-Uni à utiliser les contrats dits « zéro heure » (dans lesquels l’employeur ne prend aucun engagement en matière de durée fixe de travail) et 90 % de ses effectifs disposeraient aujourd’hui de ce type de contrat. Mais le groupe a décidé de changer de politique et de proposer des « contrats fixes » avec la garantie d’un minimum d’heures pour ses employés, après une première expérimentation menée dans plusieurs sites (dans lesquels, finalement, 80 % des employés ont décidé de conserver un contrat « zéro heure »). Ces contrats sont vivement critiqués outre-Manche en raison de la précarité et de l’instabilité sociale qu’ils induisent pour les employés (difficulté pour accéder à un logement de location, à des services financiers). En outre, ces employés, moins payés que leurs collègues ayant un « contrat fixe », bénéficient aussi de moins de droits. La préoccupation s’accroît dans la société civile à mesure que le nombre de ces salariés augmente : de 2008 à 2016, ils seraient passés de moins de 200 000 personnes à plus de 900 000. En effet, à côté des craintes sociales, des inquiétudes économiques commencent à poindre. Selon une étude de la fédération des syndicats britanniques Trades Union Congress, le développement de l’emploi précaire (contrats « zéro heure », auto-entreprenariat…) aurait réduit de 5,3 milliards de livres les recettes fiscales de l’Etat entre 2006 et 2016.