Fabuleuse découverte d’un gisement de tellure dans l’océan Atlantique

La BBC a indiqué, le 11 avril, qu’une équipe de scientifiques britanniques intégrés au projet MarineE-tech avait découvert dans les eaux internationales, à 500 km environ des côtes des îles Canaries, un prodigieux gisement de tellure dont la teneur serait 50 000 fois supérieure à celle des gisements terrestres. Ce gisement se trouve à 1 000 m sous la surface des eaux sur un mont sous-marin haut de 3 000 m (Tropic Seamount, Banc du Tropique). Selon le Dr Bram Burton, qui a conduit l’exploration, il serait évalué à 2 670 tonnes, soit 5 % à 8 % des réserves mondiales. Ce métalloïde rare est notamment utilisé dans l’électronique, certains types de cellules photovoltaïques, des capteurs infrarouges. Cette découverte devrait alimenter les discussions autour de l’opportunité de l’exploitation des très convoités fonds marins. Les ressources minérales situées au-delà des limites des juridictions nationales sont gérées par l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), qui attribue les licences pour explorer ou exploiter les minéraux durs. L’AIFM est sensée s’assurer que les opérations réalisées protègent le milieu marin et permettent une répartition équitable des bénéfices générés, en particulier vis-à-vis des pays en développement. Mais les connaissances sont encore très insuffisantes pour apprécier les dommages potentiels que l’exploitation minière des fonds marins pourrait avoir sur le milieu et les associations écologistes restent très vigilantes, comme l’atteste la réaction à l’annonce, fin mars, par la société canadienne Nautilus Minerals, de l’ouverture de sa première mine sous-marine au large de la Papouasie-Nouvelle-Guinée (voir IE n° 256).