La CAF accusée d’avoir favorisé Lagardère pour l’attribution des droits des compétitions de football

Lagardère Sports and Entertainment est l’un des quatre métiers du groupe Lagardère. Parmi les activités de cette branche figure la gestion des droits médias et marketing de manifestations sportives. C’est le cas, par exemple, des compétitions organisées sous l’égide de la Confédération africaine de football (CAF), avec qui Lagardère Sports a renouvelé, le 12 juin 2015, le contrat liant les deux parties depuis 1993 sur les droits de retransmission, de publicité et de marketing des compétitions pour une nouvelle période de douze ans (2017-2028) contre un revenu minimum de 1 milliard de dollars. Ce domaine est hautement sensible, comme l’ont rappelé les affaires de corruption ayant touché l’ancien président de la Fédération internationale de football (FIFA), « Sepp » Blatter. La Coupe d’Afrique des Nations (CAN), qui a débuté le 14 janvier au Gabon, est un événement incontournable pour la plupart des pays du continent. Mais à la veille du coup d’envoi, plusieurs pays n’avaient pas encore réussi à obtenir un accord sur les droits de retransmission avec Sportfive, la filiale de Lagardère en charge des négociations, ou avec la société qatarie beIN Sports, à qui Lagardère a cédé une partie des droits pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Plusieurs télévisions publiques africaines se sont plaintes des tarifs exorbitants des droits et ont reproché au groupe Lagardère d’avoir fait traîner les négociations autour de l’accord-cadre signé le 8 décembre avec l’Union africaine de radiodiffusion (UAR) afin d’exercer des pressions. Par ailleurs, l’Autorité égyptienne de la concurrence (Egyptian Competition Authority – ECA) a annoncé qu’elle avait demandé l’ouverture d’une enquête sur l’accord signé entre le groupe Lagardère et la CAF (dont le siège est situé au Caire), au motif qu’il aurait été conclu en violation des règles de la concurrence.