Pour la première fois en France, lors de l’assemblée générale de Renault qui s’est déroulée à Paris le 29 avril 2016, la rémunération d’un dirigeant d’une grande entreprise française cotée n’a pas été approuvée par ses actionnaires. Outre le manque de transparence des informations transmises aux actionnaires, ces derniers ont jugé d’une part, que cette rémunération était exagérée et, d’autre part, que le cumul de fonctions de Carlos Ghosn (à la fois président de Renault et de Nissan) pouvait susciter le doute sur sa capacité à défendre au mieux les intérêts des actionnaires de Renault. Le 14 décembre, le conseil d’administration de Mitsubishi Motors, contrôlé par Nissan depuis octobre, a officiellement nommé Carlos Ghosn à sa présidence. Parallèlement, les actionnaires de Mitsubishi ont approuvé un triplement de l’enveloppe maximale destinée à rémunérer les onze membres du conseil d’administration, pour la porter à 3 milliards de yens (24,5 millions d’euros). Cette décision pourrait réactiver la fronde des actionnaires lors de la prochaine assemblée du constructeur automobile français, parmi lesquels l’Etat français. A moins que le contexte politique ne soit plus favorable, le conseil d’administration de Renault ayant pris soin de reculer au 16 juin (soit après l’élection présidentielle en France) la date de l’assemblée générale de la société, qui se tient habituellement beaucoup plus tôt dans la saison.