L’élimination de la publicité sur l’alcool est à l’agenda des gouvernements sud-africains successifs depuis six ans au moins, avec une accélération du débat au cours des trois dernières années et un projet de loi, élaboré par le gouvernement en 2013 et qui n’est toujours pas passé devant le Parlement. Selon certains professionnels de la santé, l’ensemble des coûts liés à la consommation d’alcool pourrait représenter 12 % du PIB du pays. Mais alors que le ministre de la Santé, Aaron Motsoaledi, poursuit sa croisade pour la suppression de la publicité sur les boissons alcoolisées, la ministre des Communications, Faith Muthambi, a indiqué le 12 avril, lors de la présentation de ses plans de performance annuels, que ce projet de texte menacerait un marché publicitaire estimé à 400 millions de rands (environ 24 millions d’euros), ainsi que les budgets de nombreux médias, parmi lesquels le groupe audiovisuel public, la SABC, dont les recettes publicitaires dépendent pour 8,5 % des publicités sur l’alcool. De leur côté, le ministère des Sports et celui des Arts et de la Culture soulignent l’importante contribution de l’industrie au financement des événements sportifs et culturels (48 millions d’euros rien que pour les compétitions sportives). Des arguments que ne manqueront pas de reprendre les professionnels concernés par ce projet de révision de la législation.