Le 5 mars 2001, un procès opposant trente-neuf laboratoires pharmaceutiques au gouvernement sud-africain s’était ouvert à Pretoria. Les premiers voulaient amender la loi sud-africaine de 1997 sur le médicament, qui permettait au ministère de la Santé de recourir à différents moyens pour faciliter l’accès aux traitements contre le sida et menaçait les intérêts des laboratoires, basés sur la propriété intellectuelle. Toutefois, face à l’exceptionnelle mobilisation internationale, qui avait notamment vu s’exprimer de nombreuses sociétés de gestion, les laboratoires avaient retiré leur plainte le 19 avril suivant. Cet événement avait largement accéléré la prise de conscience sur l’accès aux soins, mais sans résoudre la question, loin s’en faut. Depuis lors, des voix continuent à s’élever régulièrement pour inciter les entreprises et les pouvoirs publics à intervenir afin de faire baisser les prix des médicaments essentiels. La Ligue contre le cancer a ainsi lancé le 7 avril une pétition pour demander « la fin des prix exorbitants des médicaments anticancéreux ». Dans ce contexte, le laboratoire britannique GSK avait déjà déclaré, le 31 mars, qu’il allait adapter le prix d’accès à ses molécules à la richesse des pays. Il renoncera à les breveter dans les pays les moins avancés ou à bas revenu (une cinquantaine de pays, réunissant un milliard d’habitants environ). Dans les pays à revenu intermédiaire, le groupe concèdera ses licences à des fabricants de génériques, à un prix modique, pour une durée de dix ans.