Les entreprises industrielles des pays matures ont lancé depuis plusieurs années des plans destinés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Révision des processus, réglage des installations, modification des sources d’approvisionnement en énergie, etc., les différentes actions ont permis des gains certains, mais on cherche désormais de nouveaux leviers de progrès, le renouvellement complet des installations apparaissant, du moins à court terme, une option difficilement soutenable d’un point de vue financier. Dans de nombreux cas de figure, les rejets résultant de l’extraction ou de la fabrication des matières et composants entrant dans les produits constituent une grande part des émissions totales provenant de la mise sur le marché d’un produit. Le problème se pose pour l’aluminium. Dans un récent communiqué, l’association Aluwatch rappelle que la fabrication d’une tonne d’aluminium génère 16,5 tonnes de GES et précise que si l’intensité énergétique moyenne nécessaire à sa production a diminué de 16 % entre 1980 et 2014, le déplacement des approvisionnements mondiaux vers la Chine (55 % en 2014) réduit à néant ces résultats. En effet, 90 % de l’électricité utilisée pour la fabrication d’aluminium primaire en Chine provient du charbon. Se pose alors la question de la volonté et de la capacité des sociétés consommatrices à intervenir sur ce facteur.