Depuis plusieurs mois, le Qatar est dans la ligne de mire de l’opinion internationale en raison des conditions de travail, proches de l’esclavage, des centaines de milliers de travailleurs migrants qui interviennent dans la construction des infrastructures nécessaires au déroulement de la Coupe du monde de football de 2022. Plus largement, les syndicats et les ONG dénoncent la kafala, un système de « parrainage » qui accorde au « parrain » de nombreux pouvoirs et, notamment, celui de délivrer ou non au travailleur un visa de sortie du territoire. Le 14 mai, le colonel Abdallah Al-Mohannadi, directeur du département des droits de l’Homme au ministère de l’Intérieur, a annoncé, lors d’une conférence de presse, que la kafala serait abolie et remplacée par un système de contrats de travail. Mais les ONG et les organisations syndicales restent sceptiques quant à la sincérité de cette déclaration dans la mesure où le système de visa de sortie est conservé (il sera désormais délivré par le ministère du Travail), où les dispositions prévues ne permettent pas réellement de répondre aux violations des normes internationales relevées par l’Organisation internationale du travail et où aucun calendrier n’a été précisé.