Salaire de subsistance : les associations font pression sur H&M

La Clean Clothes Campaign, un collectif européen qui intervient depuis une vingtaine d’années en faveur de l’amélioration des conditions de travail dans l’industrie textile, a produit une parodie d’une publicité de la société de vêtements H&M pour sa marque écoresponsable “ Conscious Collection ”. A travers cette parodie, le collectif demande à la marque suédoise et aux autres leaders du secteur de faire en sorte que les salariés de leurs sous-traitants perçoivent un salaire leur permettant d’assurer leur subsistance (living wage). Cette demande récurrente des ONG se heurte, il est vrai, à l’immobilisme des grandes marques, même si celles-ci sont de plus en plus intransigeantes quant au respect du salaire minimum légal et si elles vont même parfois jusqu’à militer pour réclamer un relèvement de celui-ci. Reste que les salaires minimaux sont souvent très au-dessous des rémunérations de subsistance calculées par les ONG et les syndicats. Au Cambodge par exemple, où les organisations relèvent de nombreux malaises parmi les ouvrières des usines de confection du fait de la malnutrition (voir Impact Entreprises n° 156), le salaire minimal équivaut à peine à 30 % du salaire de subsistance. En dévoilant, en marge de la publication de son nouveau rapport de développement durable, la liste quasi exhaustive des usines auprès desquelles l’entreprise s’approvisionne (95 % de son volume d’affaires), H&M a toutefois répondu favorablement à une autre ancienne revendication des ONG et rejoint le cercle encore fermé des marques qui se sont engagées dans cette voie.