La Nouvelle-Calédonie adopte un moratoire sur l’exploitation minière dans ses eaux territoriales pour une durée de 50 ans

En 2021 et 2022, des ONG, des entreprises et des États ont commencé à appeler à un moratoire sur l’exploitation minière des grands fonds marins. Le 24 avril 2025, Donald Trump est passé outre ces appels et le droit international en demandant par décret à son administration d’autoriser et de faciliter l’exploitation minière en haute mer pour les entreprises étatsuniennes. Cette exigence concernait aussi les opérations dans les eaux territoriales des États-Unis.

Si ce dernier point pose moins de problèmes sur le plan du droit international, il reste très préoccupant d’un point de vue écologique. En janvier 2024, la Norvège avait ouvert une brèche en donnant la possibilité d’accorder des licences d’exploration minière en haute mer dans ses eaux territoriales. Quelques années auparavant, en mars 2017, la société canadienne Nautilus Minerals avait annoncé qu’elle débuterait l’exploitation de sa première mine sous-marine (Solwara 1) en 2019, au large de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, dans la mer de Bismarck.

Mais en août 2024, un groupe d’îles mélanésiennes constitué des Fidji, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, des îles Salomon, du Vanuatu et du FLNKS (un rassemblement de partis politiques globalement en faveur d’une indépendance négociée de la Nouvelle-Calédonie) a signé la déclaration d’Udaune. Cette déclaration instaure un moratoire sur l’exploitation minière en haute mer dans les eaux territoriales des pays membres du groupe.

Le 29 avril 2025, le congrès de Nouvelle-Calédonie a adopté une loi portant moratoire sur l’exploration et l’exploitation des ressources minérales au sein de son espace maritime pour une période de 50 ans. La loi interdit toute exploration commerciale, prospection et exploitation minière de ressources minérales dans la zone économique exclusive (ZEE) de la Nouvelle-Calédonie, soit une superficie de 1,3 million de kilomètres carrés. Seules les missions de recherche dédiées à l’acquisition de connaissances scientifiques seront autorisées, à condition qu’elles n’engendrent pas d’impacts significatifs sur les milieux et les équilibres naturels.

Cette mesure place le territoire français du Pacifique parmi les plus restrictifs au monde en matière d’extraction minière des fonds marins. La zone est considérée comme un haut lieu mondial de la biodiversité marine. Ses récifs et ses monts sous-marins abritent une vie marine foisonnante, et ses eaux près d’un tiers des récifs coralliens encore intacts de la planète – lesquels ne représentent plus aujourd’hui que 1,5 % de l’ensemble des récifs coralliens.