Des décisions importantes ont été prises pour préserver les océans. Maintenant, il va falloir agir et résister aux vents contraires

Un groupe d’îles mélanésiennes baptisé Melanesian Spearhead Group (Groupe Fer de lance mélanésien) a signé la déclaration d’Udaune le 24 août 2023. Il est constitué des Fidji, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, des îles Salomon, du Vanuatu et du FLNKS (un rassemblement de partis politiques globalement en faveur d’une indépendance négociée de la Nouvelle-Calédonie).

Cette déclaration instaure un moratoire sur l’exploitation minière en haute mer dans les eaux territoriales des pays membres du groupe. Pour les insulaires, des recherches supplémentaires sont effectivement nécessaires pour déterminer si l’exploitation minière des fonds marins est possible sans nuire aux écosystèmes et aux pêcheries.

Cette décision porte un sérieux coup à la société canadienne Nautilus Minerals, qui avait annoncé en mars 2017 qu’elle débuterait l’exploitation de sa première mine sous-marine (Solwara 1) en 2019, au large de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, dans la mer de Bismarck. Cette concession disposerait d’importantes teneurs en cuivre, en argent et en or.

Mais en 2019, le Premier ministre papouan-néo-guinéen, James Marape, avait révélé qu’il soutiendrait un moratoire interdisant l’exploitation minière en haute mer pendant 10 ans. La même année, Nautilus a déposé son bilan et a été reprise par Deep Sea Mining Finance Ltd (DSMF), dont le siège se trouve sur l’île de Man. DSMF a ainsi récupéré les droits sur Solwara 1 et ne semble pas avoir l’intention de renoncer au projet.

Plus tard s’est tenue l’Assemblée générale des Nations Unies. C’est au cours de cette assemblée, le 19 septembre, que le premier traité international de protection de la haute mer a été ouvert à signature. Au 22 septembre, 80 pays l’avaient signé. Avec cet accord, les pays s’engagent à protéger 30 % des océans d’ici à 2030 et à se partager équitablement les ressources marines vivantes. Mais avant cela, au moins 60 pays signataires devront l’avoir ratifié pour son entrée en vigueur. Celle-ci aura lieu 120 jours après la 60e ratification. Il faudra ensuite agir concrètement…