L’annonce était attendue depuis quelques mois. Cette fois, c’est officiel. Lors d’un entretien, le 1er avril, Mohammed ben Salmane Al Saoud, le vice-prince du royaume d’Arabie saoudite, a annoncé que le pays allait faire de son fonds souverain le plus important au monde, avec des actifs gérés susceptibles d’atteindre à terme 2 000 milliards de dollars, soit plus de deux fois ceux gérés par le plus grand fonds souverain mondial actuel, le Government Pension Fund Global norvégien, et un tiers de plus que l’ensemble de la capitalisation boursière de l’indice CAC40. Ce fonds devrait être alimenté par la vente d’actifs pétroliers du royaume et, en premier lieu, d’actions de Saudi Aramco, la compagnie nationale d’hydrocarbures, vente qui pourrait intervenir en 2017 ou 2018. Cette manne permettra de diversifier les sources de revenu du pays, afin qu’il ne dépende plus du pétrole dans vingt ans, grâce à des acquisitions ou des prises de participation « agressives » dans différents secteurs d’activité nationaux ou à l’étranger. La part des actifs à l’étranger pourrait atteindre 50 % d’ici à 2020. Effet d’annonce ou véritable changement de cap de la part d’un Etat, dont les revenus dépendent encore à 90 %du pétrole ?