Gabriel Boric, président du Chili depuis le 11 mars 2022, a toujours affirmé qu’il était opposé au projet de mine Dominga dans la région de Coquimbo. Ce projet de la société chilienne Andes Iron SpA prévoit une mine à ciel ouvert (minerais de fer et de cuivre), la construction d’un port de chargement pour exporter la production et une usine de dessalement d’eau de mer.
Le Comité des ministres (Comité de Ministros) du Chili, constitué de représentants de plusieurs ministères, s’est réuni en urgence le 8 janvier 2025 pour statuer sur le projet Dominga. Il avait été rejeté en 2023 par ce même comité, mais, le 9 décembre 2024, le Premier Tribunal environnemental d’Antofagasta a considéré que le vote n’était pas valable.
En août 2021, la Commission d’évaluation environnementale (COEVA) de la région de Coquimbo avait donné un avis favorable à l’étude d’impact environnemental présenté par Andes Iron. Dans leur examen du 8 janvier dernier, les représentants du comité ont étudié les réclamations déposées contre cette décision par plusieurs personnes et organisations. Ils ont ainsi relevé que les observations de la CONAF (un organisme chargé de l’administration de la politique des milieux forestiers) avaient été indûment ignorées. Cela a conduit à l’absence d’informations sur les espèces endémiques, telles que le Krameria cistoidea et le Balsamocarpon brevifolium, présentes dans la zone minière. Ces plantes constituent une source de nourriture et d’habitat pour le tricahue, une espèce en danger d’extinction.
Le comité a également constaté que le plan d’urgence prévu était insuffisant pour faire face à des risques de déversement d’hydrocarbures et de minerai de fer lors du transport maritime. Or, le projet est situé à proximité d’une zone aux caractéristiques uniques servant d’habitat à des espèces telles que le manchot de Humboldt et certains cétacés qui sont menacés et protégés. C’est pour toutes ces raisons que le Comité des ministres a de nouveau rejeté le projet minier. Andes Iron a déjà indiqué qu’elle engagerait une action en justice. Elle accuse le gouvernement de partialité et donne en exemple le port voisin de Cruz Grande, dont le plan environnemental a été validé.