En 2016, la revue britannique The Lancet définissait son projet The Lancet Countdown pour suivre les progrès réalisés dans le domaine de la santé humaine dans un contexte de changement climatique. Le 30 octobre 2024, la revue a publié le 8e rapport de ce projet. Pour Marina Romanello, directrice du projet, « les menaces sanitaires imminentes liées à l’inaction climatique révèlent les résultats les plus inquiétants de nos huit années de surveillance ». Voici quelques conclusions issues du rapport.
La mortalité liée à la chaleur chez les personnes de plus de 65 ans a grimpé de 167 % par rapport aux années 1990. En retirant les effets dus à l’accroissement de cette tranche d’âge, cette augmentation est de 102 %. En 2023, les personnes ont été exposées, en moyenne, à 1 512 heures pendant lesquelles la chaleur ambiante présentait au moins un risque modéré de stress thermique lors d’exercices légers en plein air. Cela représente une croissance de 328 heures par rapport à la moyenne annuelle observée entre 1990 et 1999. L’exposition à la chaleur a entraîné la perte de 512 milliards d’heures de travail potentielles en 2023, soit 49 % de plus que durant la période 1990-1999. Le secteur agricole a été le premier touché. Il équivaut à 63 % des heures de travail potentiellement perdues.
Les conditions climatiques favorables à la transmission de maladies par le moustique tigre asiatique ont progressé d’environ 46 % entre 1951-1960 et 2014-2023. Pour le moustique à l’origine de la fièvre jaune, l’augmentation a été de plus de 10 %. Entre 1961-1990 et 2014-2023, 61 % de la surface terrestre mondiale a connu une augmentation du nombre de jours de précipitations extrêmes, ce qui accroît le risque d’inondations, de propagation de maladies infectieuses et de contamination de l’eau.
Entre 2018 et 2022, quelque 3,8 milliards de personnes ont été exposées à des concentrations annuelles de particules fines provenant de sable et de poussière du désert qui dépassaient les niveaux recommandés par l’Organisation mondiale de la santé. Les chercheurs ont toutefois noté une évolution positive. Ainsi, les décès imputables à la pollution aux particules fines émanant de la combustion de combustibles fossiles ont diminué d’environ 7 % entre 2016 et 2021.