Dans le monde, les exemples d’exploitation de migrants abondent

Il y a quelques mois, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) estimait à plus de 117 millions le nombre de personnes déplacées de force dans le monde en 2023. Un chiffre sans précédent et en constante augmentation. Il est malheureusement probable que les conflits, les persécutions, la guerre économique, les événements climatiques extrêmes, qui prospèrent, poussent encore ce chiffre à la hausse. Que ce soit à l’intérieur de leur propre pays ou hors de leurs frontières, ces personnes sont très vulnérables et exposées à de multiples formes d’exploitation. Les exemples de tromperies et d’abus récents ne manquent pas.

Le matin du 24 septembre 2024, les autorités thaïlandaises ont effectué une descente sur un chantier de construction dans la province d’Ayutthaya et arrêté 272 travailleurs birmans, hommes et femmes, pour travail illégal. La plupart d’entre eux étaient entrés illégalement en Thaïlande par Mae Sot, dans la province de Tak, pour fuir le conflit et les persécutions au Myanmar. Ils ont payé à des intermédiaires environ 20 000 bahts (550 euros) par personne pour obtenir un emploi sur le chantier. Des témoignages affirment que les ouvriers gagnaient 500 bahts par jour, et le personnel qualifié, 600 bahts.

Le 27 septembre 2024, une plainte a été déposée en vue de récupérer les salaires de travailleurs palestiniens qui travaillaient auparavant en Israël. Selon le rapport qui accompagne la plainte, après l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, Israël a annulé les permis de travail de près de 13 000 travailleurs palestiniens gazaouis qui leur permettaient de travailler légalement en Israël, laissant ces travailleurs avec des salaires impayés de septembre et d’octobre. Ces salaires auraient normalement dû être versés le 9 octobre.

Fin septembre 2024, Inquirer.Net a signalé que les Philippins étaient victimes de programmes de recrutement illégaux publiés sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook (Meta). Une travailleuse migrante raconte ainsi avoir rencontré un agent sur la page Facebook « Job for You International ». La page proposait des opportunités pour travailler en Europe dans divers secteurs (industrie manufacturière, construction, agriculture…). La femme a payé des frais de recrutement élevés à l’agent, qui lui faisait miroiter un travail en Pologne et en République tchèque. Les emplois ne se sont pas concrétisés, et la travailleuse a été victime de trafic d’êtres humains en Thaïlande avant d’être finalement rapatriée aux Philippines.