Écologistes et scientifiques affirment que les solutions de captage et de stockage du CO2 (CSC) ne sont pas crédibles. Jusqu’à présent, les quelques projets en activité ont montré des résultats mitigés.
De plus, ces systèmes présentent des risques de fuites qui renverraient dans l’atmosphère une partie du carbone capté. Le dioxyde de carbone séquestré peut aussi se déplacer à travers les couches géologiques et aggraver les risques de fuites. Les canalisations destinées au transport du dioxyde de carbone sous pression vers les puits de stockage peuvent également exploser. Par ailleurs, les installations de CSC nécessitent leur propre générateur au gaz naturel pour fonctionner et émettent du méthane.
Mais les opposants au CSC estiment surtout que ces technologies offrent à certaines industries des arguments pour atermoyer et limiter leurs actions susceptibles de réduire leurs émissions de GES. L’injection de CO2 sous pression peut même, dans certains cas, être utilisée pour optimiser l’exploitation des réservoirs de gaz et de pétrole.
Les hydrocarbures restent une manne pour de nombreux acteurs. C’est le cas du Texas – qui est aussi, paradoxalement, le premier producteur d’énergie renouvelable des États-Unis. Créé en 1836, avant le rattachement du Texas aux États-Unis, le Texas General Land Office (GLO) a comme principale responsabilité de louer les propriétés minières de l’État à des fins de développement pétrolier et gazier. Les bénéfices sont reversés au Permanent School Fund (PSF) pour aider à financer l’éducation publique du Texas. Cette prérogative s’étend également en mer, jusqu’à trois lieues marines (environ 16,7 kilomètres), depuis le 31 mai 1960. Depuis cette date, près de 3,7 milliards de dollars provenant des redevances pétrolières et gazières ont approvisionné les caisses du PSF.
Désormais, le Texas envisage de louer son sous-sol maritime pour stocker le carbone. Ces projets sont d’autant plus intéressants qu’ils peuvent bénéficier de financements fédéraux, de subventions et de crédits d’impôt prévus dans le cadre de la loi de 2021 sur les investissements dans les infrastructures et l’emploi.
En septembre 2021, le GLO a attribué son premier bail pour la séquestration du carbone. En août 2023, 6 baux supplémentaires ont été accordés. Ils devraient générer 130 millions de dollars pour le PSF. Le 5 septembre, la presse a révélé que le GLO avait attribué un bail à un consortium dirigé par Repsol pour l’élaboration de sites de stockage d’une capacité de 600 millions de tonnes de CO2. Ces espaces sous-marins seront situés au large de Corpus Christi, l’un des principaux ports des États-Unis.