Le changement est en cours. C’est du moins ce que l’on aime se répéter. Avec parfois une légère hésitation, car la force d’inertie et l’inclination des organisations à se maintenir ou à revenir à un état stable ou connu sont des réalités. Cette impression est renforcée par la suspension du « Clean Power Plan » de Barack Obama prononcée par la Cour suprême des Etats-Unis le 9 février dernier. Simple contretemps ou véritable coup de frein, l’attaque n’en est pas moins dure. Quoi qu’il en soit, la bataille de l’énergie est lancée et les signes sont visibles. Porté par une conjoncture il est vrai favorable, le montant des investissements mondiaux dans les énergies renouvelables a ainsi représenté en 2015 61 % de celui des énergies fossiles, contre 46 % en 2014. Les initiatives juridiques pour inciter les Etats ou les collectivités à adopter des politiques climatiques plus ambitieuses côtoient la recherche visant à démontrer la responsabilité fiduciaire des investisseurs dans la prise en compte du risque climatique. Dans le domaine financier, l’ensemble des critères ESG semble d’ailleurs s’imposer davantage aujourd’hui, comme en témoignent la nouvelle prise de position du président de BlackRock et la consultation publique sur l’investissement responsable et de long terme qui vient d’être lancée par la Commission européenne.