Le 1er février 2021, les militaires birmans organisaient un coup d’État qui avait brusquement mis un terme à dix années de lente progression vers la démocratie. La répression a été brutale. Certaines sources indiquent plus de mille personnes tuées par l’armée et plus de huit mille ayant l’objet d’une arrestation arbitraire. De son côté, l’ONU estime que 230 000 individus ont été déplacés. La couverture médiatique de l’événement a considérablement faibli depuis le 1er février, mais la pression internationale se poursuit. Une coalition d’investisseurs, coordonnée par la société de services norvégienne Storebrand, a, le 9 juin, invité les entreprises ayant des activités ou des relations commerciales au Myanmar à identifier et évaluer « immédiatement » les risques et préjudices en matière de droits humains qu’elles peuvent provoquer ou auxquels elles peuvent contribuer, et à prendre les mesures nécessaires pour arrêter, prévenir et atténuer ces effets négatifs. Ces mesures doivent s’appliquer aux relations commerciales, activités et communications impliquant l’armée du Myanmar ou des entités détenues, contrôlées ou affiliées à l’armée, et à tout revenu susceptible d’alimenter ses entités et/ou de fournir un financement ou un soutien à l’armée birmane.
De leur côté, onze fédérations syndicales internationales ont appelé leurs affiliés du monde entier à soutenir la journée d’action mondiale sur le Myanmar du 15 septembre 2021 et ont publié une déclaration commune. Les organisations soutiennent la campagne en faveur de sanctions économiques exhaustives contre la junte militaire et réclament aux gouvernements de faire pression sur les entreprises multinationales pour qu’elles cessent leurs activités, désinvestissent, arrêtent de passer de nouvelles commandes et mettent un terme à leurs relations commerciales avec le Myanmar. La confédération UNI encourage en particulier les banques ayant investi plus d’un milliard de dollars au Myanmar à désinvestir des sociétés liées à la junte militaire. Dans un premier temps, UNI demande à ses affiliés d’écrire à la banque suisse UBS. Maung Maung Pyi Thyit Nyunt Wai, le président de la Confédération des syndicats du Myanmar, reconnaît que les sanctions économiques entraîneront des pertes d’emplois. Il appelle cependant avec détermination au soutien de sanctions économiques globales contre la junte. Il souligne que « les banques doivent exiger des entreprises qu’elles suspendent tous paiements aux entités publiques birmanes et placent cet argent dans une fiducie jusqu’à ce que la démocratie soit rétablie. Si les entreprises ne sont pas en mesure de le faire, elles doivent mettre fin aux affaires avec la junte. »