L’association suisse Public Eye a publié une étude le 2 juillet 2021 dans laquelle elle accuse le géant de matériaux de construction Holcim (anciennement LafargeHolcim) de polluer la localité de Beočin en Serbie. L’ONG souligne que l’entreprise utilise du coke de pétrole, un combustible très polluant, pour faire fonctionner ses fours, mais qu’elle a aussi recours, depuis 2018, à l’incinération de déchets médicaux, de pneus de voiture et de plastiques. Une analyse des émissions a été réalisée fin 2019 par l’inspection régionale pour la protection de l’environnement. Cette analyse a montré que les valeurs légales de certaines substances nocives étaient très largement dépassées. C’est le cas du dioxyde de soufre ou de l’ammoniac.
L’association note également que le taux de mortalité par cancer de cette localité de quelque 7 000 habitants est plus élevé que la moyenne nationale. Le rapport de l’inspection régionale a été transmis au procureur compétent. Cependant, aucune procédure n’a, pour l’heure, été ouverte, et aucune sanction n’a été prononcée à l’encontre de l’entreprise. Un reportage du journaliste serbe Milorad Ivanovic explique les raisons de cette impunité. Dans le contre-projet à l’initiative populaire pour des multinationales responsables rejetée en novembre dernier (IE n° 334), très édulcoré par rapport aux attentes des promoteurs de l’initiative, le ciment n’est pas couvert par la nouvelle obligation de diligence raisonnable.