Officiellement annoncée par Total en avril 2015, la transformation de son site de La Mède en bioraffinerie a rapidement suscité les protestations des associations écologistes. Les ONG dénonçaient un projet qui, en important de considérables quantités d’huiles végétales (notamment de l’huile de palme), allait favoriser la déforestation (déforestation importée). Dans une interview accordée le 5 juillet 2021 au journal La Provence, Patrick Pouyanné, président de TotalEnergies, a révélé que son groupe cesserait d’utiliser de l’huile de palme dans son usine de La Mède et ses autres installations à partir de 2023. Dans cette interview, il reconnaît que les agrocarburants à base d’huiles végétales n’ont pas d’avenir, du fait de leur impact sur les terres agricoles et les espaces naturels. Les associations demandent que le groupe renonce également à l’utilisation d’huile de soja. Quelques jours auparavant, le 2 juillet, l’association Transport & Environnement avait publié un rapport dans lequel elle indiquait que la directive européenne sur les énergies renouvelables (RED) introduite en 2010 avait probablement provoqué indirectement la destruction de 4 millions d’hectares de forêts entre cette date et 2020. En effet, cette politique a stimulé la demande de biodiesel issu de cultures bon marché, comme l’huile de palme et de soja, qui proviennent essentiellement d’Asie et d’Amérique du Sud. L’ONG réclame que l’Union élimine progressivement le soutien à tous les agrocarburants végétaux d’ici 2030.