L’oléoduc de 1 443 km qui doit acheminer le pétrole ougandais au port de Tanga en Tanzanie (East African Crude Oil Pipeline, EACOP) est dénoncé par de nombreuses organisations pour ses conséquences sociales et environnementales. Il s’insère dans le projet de développement pétrolier de Total en Ouganda. Son coût (3,5 milliards de dollars) doit être financé à 70 % par des banques. Début 2019, le président de Stanbic de l’époque, l’une des deux banques en charge de constituer le pool bancaire devant assurer ce financement, affirmait que le tour de table devait être bouclé en juin de la même année (IE n° 294).
Deux ans plus tard, non seulement ce tour de table n’est pas achevé, mais les défections se multiplient parmi les banques susceptibles d’être candidates pour financer le projet. Le 1er mars dernier, 263 organisations émanant de la société civile ont adressé une lettre aux banques chargées de former le pool ainsi qu’à d’autres partenaires financiers du groupe Total pour leur demander de ne pas participer au financement de l’oléoduc. Dans son édition du 21 avril 2021, le quotidien Les Échos a rapporté que, d’après ses informations, les trois principales banques françaises (Société Générale, Crédit Agricole et BNP Paribas) ne prendraient pas part au financement du projet, « trop difficile à défendre » selon des sources proches du dossier. Si elles sont confirmées, ces décisions rejoindront celles déjà prises par Crédit Suisse, Barclays, la banque australienne ANZ, l’agence britannique de crédit à l’exportation UKEF et la Banque africaine de développement.