Le 13 mai 2021, dans l’émission « Face à l’info » de la chaîne CNEWS (filiale du groupe Canal+ et de Vivendi), le chroniqueur Éric Zemmour suscitait une nouvelle fois la polémique. Dans son intervention, il laissait entendre que les vendeurs de cracks dans le 18e arrondissement de Paris étaient tous des Sénégalais. Ce nouveau dérapage a dépassé les frontières de l’Hexagone. Dans une lettre adressée le 28 mai au président du Conseil d’administration de Canal Horizon, la filiale locale de Canal+, Abdoulaye Diop, le ministre sénégalais de la Communication, a condamné l’exposition accordée à Éric Zemmour : « Accuser sans aucune preuve ne relève guère de la liberté d’opinion, mais d’une pure et simple diffamation. […] Au nom du gouvernement de la République du Sénégal, je demande solennellement, en votre qualité de chef du Conseil d’administration, de faire part à monsieur Bolloré et aux responsables de cette chaîne de télévision de notre vive protestation face à l’absolution dont bénéficie monsieur Éric Zemmour. »
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a déjà condamné à plusieurs reprises le discours d’Éric Zemmour. La dernière date du 17 mars et se rapporte à des propos tenus lors de l’émission « Face à l’info » du 29 septembre 2020. Il avait alors déclaré plusieurs fois que les mineurs étrangers isolés en France « étaient, pour la « plupart » ou « tous » des « voleurs », des « violeurs » et des « assassins », à tout le moins qu’il « y en a beaucoup qui le deviennent » ». Le CSA a estimé que ces propos avaient « été de nature à inciter à la haine envers les mineurs étrangers isolés, et [avaient] véhiculé de nombreux stéréotypes particulièrement infamants à leur égard, de nature à encourager des comportements discriminatoires ». Il a prononcé une sanction d’un montant de 200 000 euros à l’encontre de la chaîne CNEWS.