La résistance aux antibiotiques (antibiorésistance) est un problème majeur qui s’étend à l’échelle planétaire (voir IE). Certaines études indiquent même que cela pourrait devenir la première cause de mortalité dans le monde dans les prochaines décennies. Plusieurs secteurs d’activité sont concernés.
La pharmacie en premier lieu (en étant, directement ou indirectement, à l’origine de déversements de substances actives dans l’environnement, en n’orientant pas suffisamment sa recherche vers la découverte de nouveaux antibiotiques…), les sociétés d’assainissement (qui ne mettent pas assez l’accent sur ces pollutions dans les solutions qu’elles proposent), l’élevage, et plus largement l’agroalimentaire (qui devraient davantage réduire l’usage des antibiotiques et exclure de leurs approvisionnements les produits d’élevage qui ne respectent pas un cahier des charges strict), les chaînes de restauration, les plates-formes de livraison à domicile et l’hôtellerie (qui devraient aussi durcir leurs exigences à propos des ingrédients carnés qui entrent dans leurs offres). Les investisseurs commencent à s’intéresser à cette question (IE n° 334), mais de manière encore trop timide.
Pour faire face à cette urgence, des associations d’étudiants en pharmacie de quatre pays européens (France, République tchèque, Slovénie et Suisse) se sont unies pour coordonner leur action sur ce sujet. Elles viennent de publier une série de 24 propositions pour répondre au phénomène d’antibiorésistance en Europe.