De nombreux pays se sont fixé des objectifs en matière d’intégration des agrocarburants dans les carburants classiques afin de réduire les rejets de gaz à effet de serre. Le World Resource Institute (WRI), une organisation de recherche réunissant plus de 450 experts issus de quelque 50 pays, a publié un rapport réfutant le bien-fondé de ces politiques. Dans ses conclusions, le WRI écarte la plupart des arguments avancés par les tenants des agrocarburants. Il attire notamment l’attention sur les faits suivants : la production d’agrocarburants utilise des terres qui pourraient servir à l’alimentation humaine et pousse les prix à la hausse ; le carbone absorbé par la croissance des plantes (qui compense celui émis lors de la combustion) le serait tout autant si les terres étaient utilisées pour l’alimentation ; la superficie de terres arables nécessaire à la production d’une quantité substantielle d’agrocarburants est considérable ; les investissements colossaux exigés par ces techniques pour utiliser la lumière du soleil devraient être dirigés vers d’autres énergies renouvelables, comme le photovoltaïque, qui est cinquante fois plus efficace dans ce domaine. Le WRI appelle donc les gouvernements à revoir leurs politiques en la matière. Ces conclusions rejoignent celles de nombreuses ONG environnementales ainsi que du secteur de l’agroalimentaire, qui craignent que ces politiques aient à terme des effets négatifs sur la disponibilité en eau et le prix des denrées alimentaires.