En quelques années, l’initiative Science-Based Targets (SBTi) s’est imposée comme une référence pour garantir que les engagements pris par les entreprises dans le domaine climatique s’inscrivent réellement dans une économie répondant aux objectifs de l’accord de Paris. Si rien n’est parfait, une validation par la SBTi atteste du sérieux de la démarche accréditée. A ce jour, 476 démarches d’entreprise ont été approuvées par la SBTi, dont 195 répondent aux conditions nécessaires pour limiter l’augmentation de la température de la planète à 1,5 °C. Pour déterminer si les objectifs définis par une entreprise sont en phase avec l’accord de Paris, il faut au préalable avoir « alloué » des budgets carbone aux différents secteurs d’activité et établi des méthodologies pour calculer les émissions de gaz à effet de serre de chacun d’eux. Le 1er octobre dernier, la SBTi a communiqué des « objectifs scientifiques » destinés au secteur financier.
Les lignes directrices (version pilote) ont été développées avec la contribution du CDP, du WWF, du World Resources Institute (WRI) et du Pacte mondial des Nations unies. Elles couvrent les opérations directes des sociétés financières, leur chaîne d’approvisionnement, l’impact des titres de leur portefeuille et des projets qu’elles financent. Le document souligne l’importance de l’engagement des investisseurs vis-à-vis des entreprises pour les exhorter à s’investir dans des politiques climatiques effectives et performantes. Pour que les politiques des entreprises soient approuvées, ces dernières devront s’engager à réduire les émissions de leurs scopes 1 et 2 de 4,2 % par an (dans le cas d’une trajectoire qui vise à maintenir l’augmentation de la température au-dessous 1,5 °C) ou de 2,5 % par an (pour rester « bien au-dessous de 2 °C »). Pour ce qui est du scope 3, les objectifs varieront en fonction de la nature des actifs dans lesquels les sociétés détiennent des participations. A ce jour, cinquante-cinq institutions financières se sont engagées à se fixer des objectifs climatiques vérifiés par la SBTi. Elles disposent désormais de vingt-quatre mois pour faire approuver leur démarche. Les vingt premières soumissions seront évaluées gratuitement. Les lignes directrices seront ensuite mises à jour pour une première version définitive prévue en avril 2021.