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Le prix Nobel de la paix 2020 a été décerné le 9 octobre au Programme alimentaire mondial des Nations unies. A bien y réfléchir, on peut se demander pourquoi il est encore nécessaire, en 2020, d’avoir un programme pour éviter que des centaines de millions de personnes meurent de faim dans le monde. Evidemment, on ne peut qu’encourager les initiatives engagées pour répondre aux situations d’urgence. Mais la crise sanitaire montre combien il est difficile de les anticiper, du fait d’un manque de réactivité, mais aussi de moyens disponibles au bon endroit et au bon moment. Si l’on connaît de nombreux facteurs à l’origine des crises alimentaires (conflits, catastrophes naturelles, etc.), ils n’expliquent pas tout, loin s’en faut. Et notamment que des situations d’excédent (environ un tiers des denrées destinées à l’alimentation humaine sont gaspillées) coexistent avec des cas de carences chroniques dans certaines régions. C’est donc la totalité des modèles de production, de transport et de consommation qu’il s’agit de repenser dans le secteur de l’agroalimentaire, tout comme dans d’autres secteurs d’ailleurs. Le gaspillage comme l’obsolescence accélérée, considérés par certains comme des moteurs de croissance, ne sont certainement pas des gages de responsabilité.