La protection des forêts, la sobriété dans l’exploitation des ressources minières et pétro-gazières, le respect des droits des populations indigènes, constituent des principes qui forment une base solide pour lutter contre le changement climatique (et d’autres problèmes manifestes de nos sociétés). Au Pérou, les représentants des peuples autochtones font pression pour modifier la loi de 2006 censée les protéger des menaces dues à l’expansion des intérêts économiques. Un projet d’amendement de cette loi précise que dans les territoires destinés aux PIACI (peuples autochtones en situation d’isolement volontaire et de premier contact), « aucun droit, titre d’habilitation, autorisation, permis, licence, ou autre, ne sera accordé, et aucun contrat, notamment de valorisation, d’exploitation ou d’accès impliquant l’extraction de ressources naturelles, la recherche ou la collecte d’informations, ou la construction de projets d’infrastructure ne sera conclu ». Cette « intangibilité » concernerait de vastes territoires situés notamment dans la partie péruvienne de l’Amazonie. Or ces zones recèlent de nombreuses richesses naturelles, dont des hydrocarbures, d’où la réaction de la Sociedad Peruana de Hidrocarburos (Société péruvienne des hydrocarbures) au projet de modification législatif. Les défenseurs du projet d’amendement soutiennent que ces populations isolées ont le droit de choisir leur mode de vie et précisent qu’elles sont particulièrement vulnérables aux épidémies (donc à la pandémie de Covid-19) dont la diffusion serait accrue par le développement de projets pétroliers. L’amendement a été approuvé par la Commission des peuples andins, amazoniens, afro-péruviens, de l’environnement et de l’écologie du Congrès, mais il n’a toujours pas été inscrit à l’agenda du Congrès. Parallèlement, et sans lien direct avec ces événements, le projet canadien Reconciliation & Responsible Investment Initiative (RRII) a publié le 20 juin un guide intitulé Investing for Today, Tomorrow an Future Generations. Son but est d’aider les investisseurs autochtones à aligner leurs politiques et pratiques d’investissement sur leurs valeurs et leurs aspirations. Cette initiative rare mérite d’être soulignée.