Coca-Cola est l’un des principaux « producteurs » mondiaux de déchets en plastique (IE n° 299). Les Philippines, quant à elles, font partie des pays qui participent le plus à la pollution des océans (IE n° 266). C’est dans ce contexte que le 9 mars dernier, le géant américain a annoncé la conclusion d’un partenariat avec la société thaïlandaise Indorama Ventures pour construire une entité de recyclage de plastique usagé à General Trias dans la province de Cavite (Philippines). Cette installation, qui devrait être opérationnelle en 2021, traitera 30 000 tonnes de plastique (l’équivalent de 2 milliards de bouteilles) pour produire 16 000 tonnes de polytéréphtalate d’éthylène (PET) recyclé qui serviront à la fabrication de bouteilles. Dans son communiqué, Coca-Cola indique que les bouteilles en PET recyclé ne sont pas à usage unique puisqu’elles sont totalement recyclables. Cette déclaration a, bien entendu, fait réagir les organisations écologistes. Pour la directrice de Greenpeace Philippines, Lea Guerrero, les bouteilles en PET font partie du modèle « à usage unique », puisqu’elles ne sont utilisées qu’une seule fois avant d’être jetées et recyclées. De leur côté, les industriels affirment que les contenants en verre ou en aluminium nécessitent plus d’énergie que le PET pour leur fabrication, mais aussi pour d’autres opérations (comme leur transport). A cela, les écologistes répondent que contrairement à ces matériaux, le PET n’est recyclable qu’un nombre limité de fois, ce qui implique l’extraction de nouveaux combustibles fossiles pour produire la matière vierge nécessaire. De plus, dans les pays comme les Philippines, les systèmes de tri des déchets sont trop défaillants pour alimenter efficacement le dispositif.