Le 5 février, une coalition d’ONG néerlandaises (Tapp Coalition) a organisé un débat au Parlement européen sur la consommation et la production de viande au sein de l’Union. Le rapport, qui a servi de support aux discussions, a ensuite été remis à la DG Santé de la Commission. De nombreuses études montrent que la consommation excessive de viande peut avoir des répercussions négatives directes et indirectes non seulement sur la santé, mais aussi sur l’environnement (climat, biodiversité, ressources hydriques, biorésistance…). Or, les Européens consommeraient près de 50 % de viande en plus de ce qui est recommandé d’un point de vue diététique. Aussi le rapport propose-t-il d’instaurer une taxe sur la viande. La proposition rejoint l’idée formulée par d’autres organisations, à savoir que cette perspective pourrait être inéluctable (IE n° 271). Une telle redevance ne serait cependant pas neutre puisqu’elle augmenterait le prix de la viande bovine de 0,47 euro environ pour 100 g, celui du porc de 0,36 euro et celui du poulet de 0,17 euro. Toujours selon le rapport, la redevance permettrait de réduire la consommation de bœuf au sein de l’Union de 67 % d’ici à 2030, celle du porc de 57 % et celle du poulet de 30 % et, de fait, les émissions de GES de 120 millions de tonnes par an. La collecte de cette taxe génèrerait en outre 32 milliards d’euros pour les pays de l’Union. Ce montant pourrait d’une part, être affecté aux agriculteurs afin qu’ils puissent reconvertir leur exploitation et, d’autre part, être utilisé pour réduire le prix des fruits et légumes pour les familles les plus pauvres, mais aussi pour aider les pays en développement à faire face à la crise climatique.