Le 10 juillet, huit des plus importants gestionnaires de fonds mondiaux (Amundi, Blackrock, BNP Paribas, Goldman Sachs, HSBC, Natixis, Northern Trust, State Street) – qui représentent quelque 15 000 milliards d’actifs sous gestion – ont annoncé collectivement qu’ils s’engageaient à prendre en compte la dimension climatique dans leurs investissements. L’outil permettant de mesurer l’empreinte carbone des sociétés financées devrait, en principe, être opérationnel d’ici à septembre. Si cette initiative est importante, il faut que les résultats soient lisibles et les effets réels au regard des défis. Ce n’est pas toujours le cas. Ainsi, la société de gestion Vanguard a été récemment accusée par l’un des commissaires de la SEC (l’organe américain de régulation des marchés financiers) d’induire en erreur les souscripteurs de l’un de ses « fonds verts ». Ce dernier indique qu’il exclut formellement les énergies fossiles de ses placements. Or, à la fin du mois de juin, ce fonds détenait 1,5 % de ses actifs environ en sociétés de services actives dans la valorisation des énergies fossiles (engineering, pipelines, raffineries…). Cette confusion porte indiscutablement préjudice à la crédibilité de ces placements. Rappelons que Vanguard est l’une des trois plus importantes sociétés de gestion privées mondiales avec Blackrock et State Street, et que ces trois sociétés contrôlent un quart des votes lors des assemblées générales des grandes entreprises américaines.