Il y a cinquante ans, trois Américains observaient de loin la fragile suspension de notre planète. Aujourd’hui, même si la méthode de calcul peut être sujette à caution – comme c’est d’ailleurs le cas pour de nombreux domaines liés à l’évaluation de la performance extra-financière des entreprises –, le « jour du dépassement » nous rappelle avec insistance cette fragilité. Les prélèvements excessifs opérés sur notre capital naturel commun, associés à un gaspillage démesuré des ressources, se confrontent à une réalité que l’on espérait éradiquer : la faim dans le monde. Mais aujourd’hui, plus de 820 millions de personnes restent sous-alimentées. Et le chiffre est reparti à la hausse depuis trois ans… Cette aberration explique vraisemblablement en partie l’accélération, en France et dans le monde, des actions en justice à l’encontre des entreprises, considérées par beaucoup comme des acteurs majeurs dans la transformation et la redistribution des richesses.