La croissance exponentielle de l’utilisation des médias sociaux pose la question des libertés individuelles, et plus précisément celle de l’atteinte à la vie privée et de la protection des enfants. Selon le Washington Post du 19 juin, le site Internet d’hébergement de vidéos YouTube (filiale de Google) est visé par une enquête de la Federal Trade Commission (l’organisme américain en charge de la protection des consommateurs et de la libre concurrence) à propos des contenus impliquant des enfants. La plate-forme est notamment accusée d’avoir collecté pendant des années des informations personnelles sur des enfants sans leur consentement, de laisser son algorithme de recommandation automatique proposer des vidéos mettant en scène des enfants, permettant ainsi aux prédateurs de tirer parti des contenus… L’enquête, ouverte en 2018, serait sur le point d’être bouclée. YouTube a déjà pris des mesures, comme la suppression des espaces réservés aux commentaires sur la plupart des chaînes mettant en vedette des enfants, afin d’empêcher l’utilisation de ces sections par des prédateurs sexuels (IE n° 270). Mais les mesures restent insuffisantes aux yeux de ses accusateurs. L’une des solutions (imparfaite) serait de transférer tous les contenus destinés aux enfants sur sa plate-forme YouTube Kids, réputée plus sécurisée. Mais les responsables de YouTube craignent que cette option ne bride les créateurs, et donc les recettes. Ils vont néanmoins devoir faire un choix pour satisfaire non seulement les associations, mais aussi la FTC, qui pourrait infliger une amende sévère à l’entreprise.