L’investissement socialement responsable (ISR) est souvent critiqué dans la mesure où son impact n’est pas, de prime abord, visible aux yeux de l’épargnant final. L’investissement à impact (impact investing) est censé remédier à ce problème, mais ce produit reste encore rare sur le marché. L’une des difficultés à résoudre réside dans la sélection d’enjeux clairs et mesurables. Mirova, la filiale spécialisée dans la gestion ISR de la société de gestion Natixis Investment Managers, a lancé le 29 mars un nouveau fonds à impact, baptisé Mirova Women Leaders Equity Fund. Outre que le fonds ambitionne d’obtenir le label ISR et de s’inscrire dans une trajectoire climatique inférieure à 2 °C, il intègre trois critères de sélection pour les titres des sociétés mondiales inscrites à son actif : 30 % de femmes au moins au sein du comité exécutif ; au moins un des postes de PDG, directeur général ou directeur financier occupé par une femme ; un écart entre le pourcentage de femmes figurant dans l’effectif et le pourcentage de femmes dans les instances dirigeantes inférieur à 15 %. Si ces critères peuvent paraître limités, la démarche n’en demeure pas moins intéressante pour promouvoir la mixité dans les grandes sociétés cotées, et ce d’autant plus qu’il est encore difficile de collecter ces données à une large échelle. Les analystes étudieront également les politiques mises en œuvre pour favoriser la mixité. Parions que cette initiative suscitera d’autres vocations et que le process de gestion enrichira progressivement le nombre de critères en y ajoutant, par exemple, l’égalité salariale entre les femmes et les hommes (une question d’actualité).