A la suite de plusieurs enquêtes réalisées dans les milieux de la pêche thaïlandaise en 2014 et 2015, les Etats-Unis, puis l’Union européenne, ont engagé des mesures pour inciter la Thaïlande à prendre des dispositions permettant d’améliorer les situations observées (voir IE). En 2015, l’Europe avait notamment demandé aux autorités du pays d’améliorer la règlementation encadrant le secteur de la pêche – dont les pratiques mettaient en danger les stocks de poissons, favorisaient des conditions de travail scandaleuses et faisaient prospérer les situations d’esclavage moderne et de trafic d’êtres humains sur les bateaux et dans les sites industriels – sous peine de se voir interdire toute exportation de produits de la mer dans l’Union. Depuis, la Thaïlande a adopté des mesures pour améliorer le cadre réglementaire et technique. Aussi l’Union européenne a-t-elle reconnu, le 8 janvier, les efforts déployés par la Thaïlande et retiré sa menace. Les associations s’inquiètent de cette décision et soulignent que le travail forcé demeure un risque, en particulier pour les nombreux travailleurs migrants, que de nombreux cas de rémunération indigne subsistent et que le pays n’a toujours pas ratifié la convention 87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical, et la convention 98 sur le droit d’organisation et de négociation collective. Elles estiment que la levée des menaces de sanctions risque de se traduire par une forme de complaisance à l’égard de certaines pratiques.