Les activités agricoles (élevage extensif, agro-industrie…) constituent un facteur important de la déforestation de l’Amazonie. Cette donnée a enfin été prise en compte dans la stratégie française, présentée le 14 novembre dernier, pour mettre un terme, d’ici à 2030, à la déforestation causée par les importations françaises de produits forestiers ou agricoles non durables (« déforestation importée »). En préservant leurs droits et la relation qu’ils entretiennent avec l’environnement naturel, les peuples autochtones constituent un rempart irremplaçable face à l’érosion forestière. Or, le 2 janvier, Jair Bolsonaro, le nouveau président brésilien (d’extrême droite), a publié un décret retirant à l’agence des affaires indigènes (FUNAI) tout pouvoir de décision en matière de revendication territoriale des communautés indiennes et le confiant au ministère de l’Agriculture. Ce dernier aura désormais la responsabilité d’identifier, de délimiter et d’enregistrer les terres traditionnellement occupées par les peuples indigènes. Ce décret est temporaire, sauf s’il est ratifié par le Congrès dans un délai de 120 jours, ce qui semble très probable. Le service forestier, en charge de l’exploitation durable des forêts, est également transféré du ministère de l’Environnement au ministère de l’Agriculture. Si ces décisions inquiètent les organisations écologistes et les associations des peuples autochtones, elles réjouissent le secteur agroalimentaire, qui y voit la possibilité d’une ouverture des zones jusqu’ici protégées à des activités commerciales.