Depuis sa désignation pour accueillir la Coupe du monde de football en 2022, le Qatar fait l’objet de nombreuses critiques pour les conditions de travail des centaines de milliers de migrants, principalement en provenance d’Asie, qui participent à la construction des infrastructures nécessaires à la manifestation. Peu à peu, l’émirat essaie d’améliorer la situation sans pleinement rassurer les observateurs. Mais les entreprises du secteur de la construction sont également visées par les organisations militant pour le respect des droits humains. Ainsi, le 22 novembre, l’association Sherpa, le Comité contre l’esclavage moderne (CCEM) et six anciens employés indiens et népalais ont porté plainte auprès du tribunal correctionnel de Paris contre Vinci, Vinci Construction Grands Projets, Qatari Diar Vinci et leurs représentants, pour travail forcé, réduction en servitude, traite des êtres humains… Cette plainte fait suite à une enquête menée en Inde en septembre 2018 par Sherpa, qui a relevé que les ouvriers employés par Vinci et ses sous-traitants travaillaient, passeports confisqués, entre 66 et 77 heures par semaine, qu’ils étaient payés entre 50 centimes et 2 euros de l’heure, qu’ils étaient entassés dans des chambres exiguës et qu’ils disposaient de conditions sanitaires indignes, ainsi que d’équipements insuffisants pour assurer leur protection et leur santé… L’association, qui avait déjà déposé une plainte en mars 2015 (classée sans suite en janvier 2018), indique que les nouveaux éléments recueillis confirment ses accusations. De son côté, Vinci réfute ces dernières et affirme qu’il a « toujours œuvré pour l’amélioration des conditions de travail au Qatar ».