La communauté financière continue à s’organiser pour contrer le dérèglement climatique. En décembre 2017, des investisseurs se sont regroupés pour former la Climate Action 100+ Initiative. Son but est d’aller systématiquement au contact des entreprises qui émettent de grandes quantités de gaz à effet de serre pour leur demander d’améliorer leur gouvernance en matière de changements climatiques, de réduire leurs rejets et de renforcer leur reporting sur les impacts financiers dus au climat. En date du 27 décembre, 100 sociétés avaient été répertoriées pour faire l’objet de cet engagement, parmi lesquelles EDF, Engie, Total. Au début du mois de juillet 2018, la liste a été augmentée de 61 entreprises, dont Air France KLM, Air Liquide, Danone, Peugeot, Renault, Saint-Gobain. Ce sont désormais 289 investisseurs gérant un total de 30 000 milliards de dollars qui ont rejoint l’initiative. Le collectif relève que des progrès ont déjà été enregistrés puisque 18 % des entreprises ciblées soutiennent officiellement les recommandations du groupe de travail sur les informations financières liées au climat (Taskforce on Climate-related Financial Disclosures) et que 22 % d’entre elles se sont engagées à se fixer des objectifs établis sur des bases scientifiques pour réduire leurs émissions à long terme (science-based targets).
Mais certains observateurs constatent que les informations sociales sont encore plus difficiles à obtenir de la part des entreprises que les données environnementales et de gouvernance. C’est pourquoi, fin juin, la Workforce Disclosure Initiative (WDI), un programme coordonné par l’association d’activisme actionnarial britannique ShareAction – qui réunit plus de 100 investisseurs internationaux gérant 12 000 milliards de dollars d’actifs –, a écrit à 500 des plus importantes sociétés mondiales pour leur demander d’améliorer la qualité des informations sur les conditions de travail des travailleurs dans leur chaîne d’approvisionnement (diversité, droits sociaux, santé et sécurité…).