La construction d’une véritable économie circulaire (c’est-à-dire qui permet de réduire réellement les prélèvements de ressources naturelles) est un enjeu écologique majeur. Plusieurs conditions doivent être réunies pour garantir son succès : une réduction des rejets sauvages de déchets et l’instauration de dispositifs de collecte, des déchets recyclables, des procédés de recyclage adaptés. Des initiatives publiques ou privées voient régulièrement le jour dans ce domaine. Il s’agit parfois d’habitudes anciennes remises au goût du jour, comme les systèmes de consigne. Le Royaume-Uni a ainsi annoncé le 27 mars son intention de mettre en place ce dispositif pour les contenants de boissons d’ici à la fin de l’année. De son côté, la chaîne de restauration britannique Pret a Manger (450 restaurants environ dans le monde) a lancé, il y a quelques jours, à Brighton les premiers projets pilotes visant à reprendre – en échange d’une somme d’argent (dix pence) – les bouteilles en plastique qu’elle distribue. A plus grande échelle, le géant suisse de l’agroalimentaire Nestlé a annoncé le 11 avril qu’il s’engageait à rendre recyclables ou réutilisables tous ses emballages d’ici à 2025. Une bonne nouvelle quand on considère l’énorme quantité d’emballages produite dans le monde. Mais que ces emballages soient recyclables n’implique pas qu’ils seront recyclés. En octobre dernier (IE n° 266), des associations écologistes avaient analysé des débris rejetés sur des plages philippines et identifié Nestlé comme l’un des principaux contributeurs de cette pollution. A la suite de cette étude, elles avaient appelé la société, ainsi que les autres entreprises identifiées, à renoncer aux emballages en plastique à usage unique, dont la collecte (que ces déchets soient recyclables ou non) intéresse peu les collecteurs de déchets. Ces associations qualifient donc l’annonce de Nestlé d’opération de greenwashing et réitèrent de fait leur demande.