Le lien entre la rémunération des dirigeants et le prix des médicaments sous surveillance

L’augmentation du prix des médicaments a été un important sujet de controverse aux Etats-Unis et dans bon nombre de pays au cours des dernières années. Aussi l’association américaine ICCR – qui réunit notamment des congrégations religieuses soucieuses de placer leurs actifs financiers selon des critères éthiques, sociaux et environnementaux – s’interroge-t-elle depuis longtemps sur la structure de l’élaboration des prix des médicaments. Sans succès jusqu’à présent. Mais lors des prochaines assemblées générales de plusieurs laboratoires (AbbVie, Amgen, Biogen, Bristol-Myers Squibb, Eli Lilly), l’association va déposer des projets de résolution demandant à ces laboratoires de fournir des informations sur le lien existant entre les rémunérations variables des dirigeants et les augmentations de prix des médicaments. Pour ICCR, ces rémunérations devraient avant tout être liées à la mise sur le marché de nouveaux médicaments et à la progression du volume de vente pour les médicaments en portefeuille. Les entreprises concernées ont, dans un premier temps, refusé d’inscrire ces projets de résolution à l’ordre du jour de leur assemblée, alléguant que les rapports fournissaient déjà le détail des plans de rémunération. En dépit de ces arguments, l’autorité américaine des marchés financiers a autorisé leur inscription. La question de la rémunération des grandes sociétés reste donc un sujet sensible, aux Etats-Unis comme ailleurs, et l’initiative d’ICCR témoigne de l’importance de plus en plus grande accordée au lien existant entre ces rémunérations et l’utilité sociale de la richesse créée par les entreprises.