Nommé à la tête de la compagnie française d’assurance Axa depuis un peu plus d’un an, l’Allemand Thomas Buberl semble vouloir accélérer l’intégration de la dimension climatique à la stratégie du groupe. Alors qu’il y a deux ans, l’entreprise avait décidé de céder ses participations dans les sociétés qui tiraient plus de 50 % de leurs revenus du charbon (soit 500 millions d’euros environ), elle continuait d’être la cible des associations écologistes qui jugeaient l’effort insuffisant. Le 12 octobre, la compagnie a décidé d’aller plus loin en abaissant ce seuil à 30 % et en étendant son effort de désinvestissement aux entreprises dont le bouquet énergétique dépasse ce niveau. Par ailleurs, Axa a déclaré qu’elle désinvestira également des principaux producteurs de pétrole issu de sables bitumineux et des opérateurs d’oléoducs associés et qu’elle n’assurera plus aucun nouveau projet de centrale à charbon, aucune entreprise d’extraction de sables bitumineux et d’oléoduc associé. En affirmant qu’un « monde qui se réchaufferait de plus de 4 degrés n’est pas assurable », Thomas Buberl souligne que ces décisions sont en fait dictées par le bon sens, tout comme l’affirmaient déjà en 2013 les dirigeants de l’institution financière d’origine néerlandaise Rabobank, qui considéraient qu’il n’était pas concevable de financer des activités allant à l’encontre des intérêts de leurs principaux clients (IE n° 175). Pour aller au bout de la logique, il reste maintenant à Axa à adopter des mesures similaires à l’encontre des gaz de schiste et des projets pétroliers et gaziers en eau ultra-profonde.