Le groupe Bolloré est, depuis de longues années, l’objet d’une surveillance assidue de la part des ONG du fait de ses activités dans les pays en développement, particulièrement en Afrique et en Asie du Sud-Est. En 2011, la Fédération internationale des Ligues des droits de l’Homme (FIDH) avait alerté l’opinion sur les agissements de la société Socfin-KCD (détenue partiellement par le groupe Bolloré) et du gouvernement cambodgien dans le cadre du développement de plantations d’hévéas (voir Impact Entreprises n° 137). Ces pratiques aboutissaient notamment à déposséder des paysans locaux de leurs terres. Depuis 2013, des communautés de cinq pays (Cameroun, Côte d’Ivoire, Cambodge, Liberia, Sierra Leone) affectées par les activités des sociétés Socfin et Bolloré se sont réunies au sein de l’Alliance internationale des riverains des plantations Socfin-Bolloré pour protester contre ces appropriations foncières. A la suite d’une rencontre le 24 octobre dernier à Paris, Bolloré, qui détient 38,7 % de la société Socfin, avait promis d’apporter sa contribution aux négociations entre Socfin et les communautés. Mais déçues par le non-respect des promesses, ces dernières ont décidé de lancer une série d’occupations sur les plantations appartenant à la société Socfin au Cameroun, au Liberia, au Cambodge et en Côte d’Ivoire.