Dans un long article publié dans la revue américaine International Journal of Sustainability in Higher Education (volume 188, issue 3), deux chercheurs de l’Université de Loyola (Chicago), Nancy E. Landrum et Brian Ohsowski, s’inquiètent du faible niveau d’intégration du développement durable dans le cursus des écoles de management américaines. Ils ont analysé 81 cours d’introduction au développement durable dispensés dans 51 écoles et constatent que seuls 29 % de ces programmes proposent une prise en compte ambitieuse des problématiques « durables » dans le management, tandis que 55 % se contentent de reproduire des approches classiques qui n’intègrent qu’à la marge les améliorations dues à la prise en compte du développement durable dans le management. Par ailleurs, la référence au consensus scientifique qui s’est forgé autour du réchauffement climatique est rare et les principaux arguments en faveur du développement durable ne portent bien souvent que sur les bénéfices économiques que les entreprises peuvent en tirer et sur la conformité avec la législation. Les auteurs soulignent l’importance de mieux préparer les futurs décideurs des grandes sociétés à une véritable prise en considération du réchauffement climatique dans le management, car ses conséquences sur l’activité seront de plus en plus concrètes dans les années à venir.